DE LA VILLE DE PARIS.

2121

[i5₇i]

moyen, dont il avoyt envoyé les commissions par tout son Royaulme, et mesmes en cested. Ville de Paris, adressant à monsieur de Montmorency et aultres des principaulx et plus notables de la Ville. Et lorsque Sad. Majesté pensa recevoir quelque fruict desd, commissions, luy a esté faict remonstrance, tant par led. sieur de Montmorency, monsieur le Premier President que aultres à ce commis, qui luy furent tellement desduictes comme estant l'esperance de secours par ce moyen impossible, que lors il se déporta de ceste forme.

Mais après auroit encores assemblé son Conseil pour pourveoir à ce négoce, qui luy estoit de telle importance qu'il y alloit de son Estat, lequel estant en danger, ses subjectz n'en pouvoient esperer moings, de sorte qu'il auroyt arresté avec sond. Conseil de faire levée de deniers, dont il auroit commancé sur son Clergé qui,"pour cest, effect, se seroit ja assemblé et luy avoyt faict offre tel qu'il esperoit en avoir contantement; que Sad. Majesté avoit advisé sur ses villes certaines sommes dont il auroit faict le departement, auquel il avoyt esté arresté pour sa ville de Paris de lever la somme de six cens mil livres, delaquelle il avoyt besoing estre secouru, moictié dans la Sainct Jehan et l'aultre à Noel, demandant faire icelle assemblée pour la forme de ladicte levée; et lesquelz deniers il entendoit n'entrer en ses finances, ains estre employez au payement desd, debtes par personnes qui seront nommez, les plus fidelles et suffisans pour ceste affaire. A ceste cause, il prioyt ses bons subjectz de le secourir poulle redimer du danger qui luy pourroyt encourir par faulte dud. payement, mais luy fournir'¹' lad.

somme de vi^c m livres ausd, termes de Sainct Jehan et Noel.

Et après que la compaignie en laquelle estoient bon nombre de messieurs les Presidens et conseillers de Parlement'²', et aultres officiers et bourgeois demourans en cested. Ville qui ont tous donné leurs oppinions et adviz à ceste affaire;

A esté advisé que l'on fera entendre au Roy que les citoyens de sa Ville de Paris luy sont et seront tousjours très affectionnez subjectz pour luy faire service et le secourir à ce besoing, au mieulx qu'il leur sera possible, comme ilz ont tousjours faict, dont Sa Majesté et ses predecesseurs ont veu l'expérience par plusieurs effectz; mais estant ceste somme si notable et si excessifve, et que oncques telle ne fut demandée, sont d'advis de supplier Sa Majesté de considerer le peu de moyen quc l'on a eu cy devant de lever ce qui avoyt esté promis, qui estoit beaucoup moindre, et qu'il luy plaise declarer ceulx que Sa Majesté entend estre contribuables à cest octroy qu'il demande à ses cyloyens, et à quel temps; affin que sur ce ilz puissent prendre quelque resolution et luy offrir ce qu'ilz pourront, à quoy ilz useront de l'affection qu'ilz luy doibvent, avecq la plus grande dilligence que faire se pourra.

Et par mesme moyen sera supplié de faire donner ordre que les gens de guerre et gens de court qui sont aux maisons des champs qui appartiennent ausd, citoyens, puissent vivre d'aultre façon, et que à ce temps de paix, puisque il a pleu à Dieu la donner, le plat pays s'en puisse rescentir, et que chascun puisse joyr de son bien et revenu aultrement qu'il n'a faict.

CCCLXXVM [LXV]. — [Remontrances du Corps de Ville au Roi sur le mème sujet.]'³'

22 février 1571. (A, fol. 41 v°; B, fol. 47 v°.)

"Le vingt deuxiesme^'our de Febvrier mil v° soixante unze, le Roy estant en l'hostel d'Anjou de ceste ville de Paris, accompaigné de monseigneur

le duc d'Anjou, son frere et Lieutenant general, representant sa personne par tous ses Royaulme el païs, monseigneur le duc d'Alençon, aussi son

^(,) Var. -et luy faire fourni™ (B).

⁽²⁾ Deux des Echevins s'étaient rendus dans la matinée au Parlement pour prier la Cour de déléguer un certain nombre de ses membres à l'assemblée de l'Hôtel de-Ville. Voici, d'après le Registre du Conseil, les noms des conseillers qui furent aussitôt choisis par leurs collègues : Charles de Dormans, Jacques de Varade, Mathieu Chartier et François Briçonnet, de la Crand'Chambre; Claude Anjorant, Michel Quélain, Jean Poille et Jean Spifame, de la Tournelle; Jean Le Maistre, François Allegrain, Pierre Damours ot René Hennequin, de la première Chambre des Enquêtes; Pierre Michon, Bernard Fortia, Pierre Séguier el Jean Bouette, de la seconde Chambre des Enquêtes; Jean Robert de Helin, Achille de Harlay, François de La Garde et Jean Courtin, de la troisième; Germain Duval, Etienne Fleury, Martin de Bragelongne et Guillaume Bernard, de la quatrième; Antoine Coutel, Jérome Auroux, Philippe Turin et Claude Larcher, de la cinquième; Jacques Leclerc et N. Favier, des Requêtes du Palais. Le Parlement fut par conséquent représenté par trente deses membres à cette assemblée. (Archives nai., X¹ i63i, fol. 349 v°.)

⁽³⁾ En marge dans B : tt Pour les vi⁰ m livres n..



	DE LA VILLE DE PARIS.		2121
[i5₇i] moyen, dont il avoyt envoyé les commissions par tout son Royaulme, et mesmes en cested. Ville de Paris, adressant à monsieur de Montmorency et aultres des principaulx et plus notables de la Ville. Et lorsque Sad. Majesté pensa recevoir quelque fruict desd, commissions, luy a esté faict remonstrance, tant par led. sieur de Montmorency, monsieur le Premier President que aultres à ce commis, qui luy furent tellement desduictes comme estant l'esperance de secours par ce moyen impossible, que lors il se déporta de ceste forme. Mais après auroit encores assemblé son Conseil pour pourveoir à ce négoce, qui luy estoit de telle importance qu'il y alloit de son Estat, lequel estant en danger, ses subjectz n'en pouvoient esperer moings, de sorte qu'il auroyt arresté avec sond. Conseil de faire levée de deniers, dont il auroit commancé sur son Clergé qui,"pour cest, effect, se seroit ja assemblé et luy avoyt faict offre tel qu'il esperoit en avoir contantement; que Sad. Majesté avoit advisé sur ses villes certaines sommes dont il auroit faict le departement, auquel il avoyt esté arresté pour sa ville de Paris de lever la somme de six cens mil livres, delaquelle il avoyt besoing estre secouru, moictié dans la Sainct Jehan et l'aultre à Noel, demandant faire icelle assemblée pour la forme de ladicte levée; et lesquelz deniers il entendoit n'entrer en ses finances, ains estre employez au payement desd, debtes par personnes qui seront nommez, les plus fidelles et suffisans pour ceste affaire. A ceste cause, il prioyt ses bons subjectz de le secourir poulle redimer du danger qui luy pourroyt encourir par faulte dud. payement, mais luy fournir'¹' lad.			2121
		somme de vi^c m livres ausd, termes de Sainct Jehan et Noel. Et après que la compaignie en laquelle estoient bon nombre de messieurs les Presidens et conseillers de Parlement'²', et aultres officiers et bourgeois demourans en cested. Ville qui ont tous donné leurs oppinions et adviz à ceste affaire; A esté advisé que l'on fera entendre au Roy que les citoyens de sa Ville de Paris luy sont et seront tousjours très affectionnez subjectz pour luy faire service et le secourir à ce besoing, au mieulx qu'il leur sera possible, comme ilz ont tousjours faict, dont Sa Majesté et ses predecesseurs ont veu l'expérience par plusieurs effectz; mais estant ceste somme si notable et si excessifve, et que oncques telle ne fut demandée, sont d'advis de supplier Sa Majesté de considerer le peu de moyen quc l'on a eu cy devant de lever ce qui avoyt esté promis, qui estoit beaucoup moindre, et qu'il luy plaise declarer ceulx que Sa Majesté entend estre contribuables à cest octroy qu'il demande à ses cyloyens, et à quel temps; affin que sur ce ilz puissent prendre quelque resolution et luy offrir ce qu'ilz pourront, à quoy ilz useront de l'affection qu'ilz luy doibvent, avecq la plus grande dilligence que faire se pourra. Et par mesme moyen sera supplié de faire donner ordre que les gens de guerre et gens de court qui sont aux maisons des champs qui appartiennent ausd, citoyens, puissent vivre d'aultre façon, et que à ce temps de paix, puisque il a pleu à Dieu la donner, le plat pays s'en puisse rescentir, et que chascun puisse joyr de son bien et revenu aultrement qu'il n'a faict.

CCCLXXVM [LXV]. — [Remontrances du Corps de Ville au Roi sur le mème sujet.]'³' 22 février 1571. (A, fol. 41 v°; B, fol. 47 v°.)

"Le vingt deuxiesme^'our de Febvrier mil v° soixante unze, le Roy estant en l'hostel d'Anjou de ceste ville de Paris, accompaigné de monseigneur		le duc d'Anjou, son frere et Lieutenant general, representant sa personne par tous ses Royaulme el païs, monseigneur le duc d'Alençon, aussi son

^(,) Var. -et luy faire fourni™ (B). ⁽²⁾ Deux des Echevins s'étaient rendus dans la matinée au Parlement pour prier la Cour de déléguer un certain nombre de ses membres à l'assemblée de l'Hôtel de-Ville. Voici, d'après le Registre du Conseil, les noms des conseillers qui furent aussitôt choisis par leurs collègues : Charles de Dormans, Jacques de Varade, Mathieu Chartier et François Briçonnet, de la Crand'Chambre; Claude Anjorant, Michel Quélain, Jean Poille et Jean Spifame, de la Tournelle; Jean Le Maistre, François Allegrain, Pierre Damours ot René Hennequin, de la première Chambre des Enquêtes; Pierre Michon, Bernard Fortia, Pierre Séguier el Jean Bouette, de la seconde Chambre des Enquêtes; Jean Robert de Helin, Achille de Harlay, François de La Garde et Jean Courtin, de la troisième; Germain Duval, Etienne Fleury, Martin de Bragelongne et Guillaume Bernard, de la quatrième; Antoine Coutel, Jérome Auroux, Philippe Turin et Claude Larcher, de la cinquième; Jacques Leclerc et N. Favier, des Requêtes du Palais. Le Parlement fut par conséquent représenté par trente deses membres à cette assemblée. (Archives nai., X¹ i63i, fol. 349 v°.) ⁽³⁾ En marge dans B : tt Pour les vi⁰ m livres n..